Animer un cycle d’enseignements à Dhagpo Kagyu Ling a été une première pour moi. Et, visiblement, cela a généré un intérêt qui ne s’est pas démenti au fil des stages !
Environ 60 personnes ont participé à ces enseignements, soit ponctuellement, soit dans leur intégralité pour une bonne partie des stagiaires.
Il a été très intéressant de retrouver ces personnes au fil des rencontres, de faire plus ample connaissance, de comprendre mieux leurs centres d’intérêt et leurs questionnements.
Il y a les échanges, les discussions, les apports au cours des stages, mais aussi tout ce qui se vit pendant les pauses, les repas et les soirées ; tout cela participe à la cohésion du groupe et permet à la confiance de s’installer. C’est vraiment réjouissant de voir et de connaître la joie des retrouvailles !
Nous avons cheminé ensemble dans la réflexion. Les questions se sont affinées, les personnalités se sont quelque peu dévoilées et, petit à petit, nous avons pu creuser nos questionnements pour comprendre et rencontrer notre fonctionnement, nos failles, nos limites et nos ressources.
Comment vivre et assumer notre responsabilité ? C’est accepter les conditions qui sont les nôtres, tout en étant conscients de nos peurs et de nos résistances, et nous appuyer sur nos ressources. Cela demande du discernement, de l’attention et de la vigilance.
Vivre les peurs autrement ? Là encore, c’est une meilleure compréhension de notre fonctionnement, essentiellement marqué par les afflictions, qui va être la base d’un regard différent sur la peur. Elle fait partie du chemin bouddhiste, et en est même le moteur, d’une certaine façon.
Une communication éthique ? C’est d’abord une communication qui ne nuit pas, qui ne blesse pas, qui ne trompe pas. Une communication ressource qui rassemble ce qui est bénéfique, aidante pour soi et les autres. C’est aussi une communication intelligente basée sur une motivation juste, qui réunit progressivement les conditions de son objectif.
À chaque stage, l’accent a été mis sur le fait que la pratique du chemin spirituel se vit dans les détails du quotidien, dans les situations que nous rencontrons, qu’elles soient affectives ou professionnelles ; voir que l’entraînement est affaire de présence à soi et d’attention à l’autre. Tout cela semble évident lorsque l’on en parle, mais nos habitudes nous rattrapent vite !
« Oui, je comprends ce qui est dit, mais c’est difficile de le vivre au jour le jour ! », est une des phrases que j’entends le plus souvent.
Effectivement, il faut prendre le temps de réfléchir au sens de l’enseignement pour faire d’une information une connaissance, une expérience. Ce temps d’intégration est indispensable pour que ce que nous avons reçu et compris vienne imprégner notre vécu.
L’entraînement sous ses trois aspects – l’éthique, la méditation et le discernement – se vit au jour le jour, sur le coussin, pour se décliner dans notre quotidien, en regardant encore et encore notre fonctionnement et notre façon de vivre notre relation à nous-mêmes et aux autres.
Anila Trinlé